le volcan et le lac Batur au centre de l’île de Bali

Le traitement traditionnel de l’arthrose à Bali.

Une petite histoire d’arthrose à Bali, l’île aux Dieux

I Sudra Ketut Panpan a 66 ans. Il est grand père depuis 16 ans et sera bientôt « kumpi » comme son arrière-grand-père ou son arrière-petit-fils à venir certifié viable il y a 6 semaines et dont on vient de fêter le 7° mois de « grossesse » avec le « pedanda » qui a fait glisser l’anguille sur le ventre de sa petite fille enceinte: la future maman (il faudra que l’enfant glisse bien au cours de l’accouchement et l’anguille va transmettre son savoir). Il n’est statistiquement pas loin de rejoindre les ancêtres car la durée de vie moyenne des hommes sur l‘île est de 69 ans: il ne lui reste donc plus que 3 ans à vivre et de toute façon après 70 ans sur l’île on est un grand vieillard. Ce n’est pas un problème pour lui et il sait déjà qu’il aura « Ngaben » (l’incinération) après son passage au « Pura Dalem » (le temple des morts) pour monter là-haut comme il l’a fait pour ses parents car il n’y a pas de problème d’argent dans la famille et au pire il y a de bons voisins.

Son problème actuel vient de douleurs des genoux qui prennent de plus en plus de place dans sa vie quotidienne. Elles l’empêchent de se déplacer facilement et les escaliers deviennent une corvée. Il sait bien que cela est lié à l’usure : il est né avec les jambes arquées et a toujours conservé cette anomalie souffrant de plus en plus au fil des ans mais surtout depuis une dizaine d’années au niveau de la face interne des genoux. Comment va-t-il pouvoir garder cette autonomie indispensable à la vie sur terre pendant ces quelques années qui lui reste ? Il a bien entendu parler de prothèses qui remplaçaient les genoux et que l’on posait à la capitale ou sur l’autre île de Java mais il craint beaucoup les mauvais esprits venus de la mer qui peuvent se cacher dans ces « mécaniques ». Il sait par contre très surement que son mal actuel ne provient pas d’une intervention d’esprits malfaisants, il ne se connait pas d’ennemis et n’est jamais sorti de Bali, détestant la mer et les bateaux, le monde des leyak. Il ne sait d’ailleurs pas nager même s’il lui arrive d’aller en piscine : c’est pour faire de l’aquabiking comme le lui a proposé un doktor français installé à Bali qu’il a consulté il y a 6 mois. Cette pratique lui réussit fort bien même s’il lui faut descendre à Kuta. Ce médecin  lui avait aussi suggéré la prise de médicaments pour son arthrose de genoux qu’il avait confirmé par une radiographie mais ceux-ci étaient beaucoup trop onéreux avec un nombre importants d’effets secondaires qui d’emblée lui faisaient peur.

Balian ketakson au cours d’une « transe »

Il n’a donc pas besoin du « balian ketakson » aux pouvoirs surnaturels qui intervient dans toute affection provenant de l’action des esprits redoutables aux pouvoirs malfaisants, magiques et nuisibles se transformant en animaux – singe, chien, porc, sanglier, cheval ou tigre. Ce prêtre exerce cette activité surnaturelle, le « taksu », dans les cimetières autour des morts et des enfants restés dans le ventre de femmes décédées. C’est là aussi que les sorciers  y rechargent les «batteries magiques» de leurs masques en les exposant dans ces lieux. Ce « balian » est généralement un prêtre hindouiste ou une personne ayant une activité au temple, un lieu protégé et indemne de toute maladie. Il tire ses pouvoirs magiques de la religion et son «médicament» est l’eau sainte ou  « baioern tiokor » obtenue du lavage des pieds des statues qui représentent les divinités.

Il n’a pas non plus besoin pour la recherche de la guérison du « balian kapican » qui guérit à partir d’objets magiques, les « pica ».

Non il lui faut, comme pour toutes ces petites maladies à composante physique se manifestant surtout par de la gêne et des douleurs, un « wisada balian » ou « usada balian », celui qui fait de la médecine « traditionnelle ». Il connait bien les maladies et leurs symptômes et la façon de les soigner par les plantes, produits de la nature et montés depuis la terre de l’île des dieux. La connaissance de ce praticien repose sur l’apprentissage à partir de livres : les « lontar » faits de feuilles fabriquées avec le palmier Borassus flabellifer Lontar qui sont gravées d’informations sur les maladies et leurs traitements pouvant être transmises de générations en générations jusqu’à nos jours. Ils sont très souvent, comme la fonction médicale, donnés de père à fils. Pour lui c’est un « wisada tuwa » qu’il faut car c’est une affection de l’adulte, les « wisada rare » sont pour les enfants, les « wisada kalimosada » sont des étiopathes et il connait déjà le pourquoi de l’affection avec son genu varum congénital.

des lontar et une bibliothèque

Il y en a un qui est réputé à Mengwi : ce n’est qu’à 5 kilomètres de Tabanan où il habite.

Ces médecins traditionnels maitrisent ainsi depuis « toujours » les propriétés des herbes, des fleurs et des racines présentes sur cette île avec les moyens de les utiliser. C’est le cas de la quinine dans la malaria utilisée depuis la nuit des temps bien avant sa révélation dans la médecine classique.  Si le « wisata balian » a aussi une puissance magique, il fonctionne surtout de façon  rationnelle à la manière d’un médecin utilisant au mieux ce qu’apporte la nature bienfaitrice et la façon de  proposer les produits de la terre sous une forme externe : onguent, huile, lotion ou  cataplasme ou par voie générale avec les « jamu ». C’est une médecine respectée qui combine le savoir appris avec ses formules, la magie des mots et des signes cabalistiques avec l’indispensable calendrier balinais, véritable « missel » qui constitue l’emploi du temps de tout habitant de l’île (tout y est marqué: le jour pour construire ou planter, nouer amitié ou union, faire un enfant, prier, sortir et s’amuser…). Le praticien y ajoute souvent les massages avec des préparations personnelles composées des mêmes ingrédients réalisant ainsi de véritables traitements tels qu’on peut les concevoir en Europe.

Sudra Ketut Panpan est donc allé voir Pak Jero Purnayasa. Même si l’homme de la santé ne se fait pas payer pour ses dons venus de la famille et du ciel, notre patient lui a apporté un « canang » : une corbeille de fruits et de fleurs agrémentées de quelques roupies. Le « balian » a tout de suite compris de quel mal souffrait notre homme et à la suite de quelques manipulations accompagnées de prières, il lui a proposé une série de soins locaux comportant des cataplasmes alternés avec des massages.

Pour les applications en couche épaisse et à froid lors des poussées douloureuses chaudes des genoux et en fin de journée :

- un mélange de gingembre, de galanga camphré, de clous de girofle et de riz cru ramolli à l’eau chaude: c’est le boreh balinais ou

-un mélange de gingembre écrasé mêlé à un peu d’arak (alcool de coco)  à étaler sur les endroits douloureux ou

- Une  pâte épaisse faite à partir de galanga camphré, de riz gluant, de feuilles de bétel  le tout écrasé au mortier mélangé à un peu d’arak et étalé sur les articulations douloureuses

Pour le massage et au lever :

- un onguent fait de cire liquide, de galanga camphré, de menthol, d’essence de cajeput, d’huile de menthe, d’essence de clou de girofle : l’équivalent du baume du tigre chinois tant prisé en Europe pour réveiller l’articulation refroidie par l’inactivité de la nuit.

-une autre préparation à base de piments rouges et de clous de girofle macérés dans de l’huile de menthe, l’équivalent de préparations à base de capsaïcine que l’on trouve aussi sous nos latitudes.

Il n’a pas oublié de lui proposer un traitement par voie générale avec une boisson à consommer 9 jours de suite et de toute façon jusqu’à la prochaine pluie qui doit arriver selon le calendrier dans un peu plus d’une semaine. Les douleurs sont en effet le reflet d’un déséquilibre général, conséquence d’un manque certain d’assiduité dans les prières des dieux ces derniers temps. C’est une boisson à base de riz ramolli dans 1 verre d’eau chaude passé au mixeur avec du galanga camphré préalablement râpé auquel on a  rajouté 1 verre d’eau froide. Une fois filtré, le liquide obtenu est sucré avec du miel et  mélangé avec un jaune d’œuf pour une consommation vespérale. Il a suggéré aussi une infusion de racines de withania le matin pour redynamiser avant un bol de café robusta sans sucre.

Enfin en cas de douleurs violentes il lui a proposé de prendre une cuillerée à soupe de miel 2 à 3 fois par jour mélangée à 3 gouttes d’huile de giroflier. Il lui a interdit le pavot.

Poussé par une habitude ancestrale il va continuer à boire tous les jours des jamu « jeunesse » et « vitalité » que son épouse fabrique à partir de recettes transmises par sa belle-mère et qui entretiennent la beauté naturelle de l’homme indissociable de la bonne santé.

jamu en sachets et poudres

Il va peut-être rajouter un jamu « rhumatisme » qui ne lui fera pas de mal : on en trouve en sachets de poudre prête à être diluée comme le Cabe Puyeng à base de curcuma et de gingembre utilisé dans les douleurs rhumatismales  ou le Pegal Linu à base de galanga camphrée, gingembre, ginseng et miel utilisé dans les douleurs osseuses, articulaires et musculaires liées à la fatigue mais aussi dans la douleur sciatique. Mais mieux : l’épouse de son meilleur ami lui a proposé sa recette pour un jamu « spécial arthrose » qu’il fera préparer par sa fille :

  • 3 tasses d’eau bouillante
  • 3 c. à table de concentré de tamarin
  • 2 c. à table jus de lime
  • 3 c. à table curcuma frais ou en poudre
  • 2 c. à table gingembre frais
  • 3 c. soupe de miel, sucre de canne biologique ou sucre de palme naturel
  • Faire bouillir l’eau, extraire le jus de lime et chauffer le tout avec les autres ingrédients pendant 5 min (excepté le miel).
  • Passer au tamis, ajouter le miel et laisser reposer.

Ainsi va la vie. Sudra Ketut Panpan continuera tranquillement son chemin, assuré de retrouver avec des genoux tordus mais encore fonctionnels ses ancêtres qu’il a bien connu jusqu’à la 2° couche : son père et son grand-père avaient aussi les jambes arquées. Ils pourront tous en parler.

Ainsi les racines sont reines dans le traitement de l’arthrose.

Si l’on s’attache aux racines telles qu’on les trouve aussi dans la composition de compléments alimentaires pour améliorer les fonctions articulaires, ce sont souvent celles qui sont aussi utilisées dans la narration ci-dessus. Selon la couleur et la forme des fleurs, des feuilles et des racines, c’est un des principes de la médecine balinaise,  les plantes vont être destinées aux parties du corps qui leur ressemblent.

gingembre, curcuma, galanga camphré.

C’est le cas des racines en rhizomes ressemblant aux  membres et aux articulations. Elles se partagent en deux grandes familles :

  • Il y a d’abord celle des gingembres. On y trouve bien sûr le gingembre jaune, les blancs et les rouges ne sont utilisés que par les guérisseurs. A cela s’ajoutent le galanga ou alpinia galanga (laos en indonésien) et le galanga camphré (kencur en indonésien), très prisé des Balinais pour son gout.
  • Il y a aussi le curcuma et ses dérivés. On y trouve d’abord le curcuma (turmeric, kunyit en indonésien). Il comporte une racine de couleur intérieure orange à l’état frais virant au jaune en séchant. Les autres variétés sont les temu au nombre de huit: ireng, giring, putih, putri, rapet, tis, mangga et lawak.

Elles sont utilisées comme on l’a vu par les balian pour proposer des préparations médicinales solides, pâteuses ou liquides, concassées, mâchées ou moulinées, frites ou bouillies, cuites à la vapeur ou au four, administrées en boissons ou en gouttes nasales et buccales, présentées chaudes ou froides, appliquées par cataplasmes ou en compresses, utilisées en onguents ou topiques pour massages après ajout de cires ou d’huiles. Tout cela comporte, on le voit des variations à l’infini qui permettent de gérer les affections selon un principe d’opposition pour maintenir l’équilibre : froid pour maladie chaude et vice et versa par exemple.

Elles sont à la base de jamu, ces élixirs de vie, ces boissons à  connotation royale utilisées par les demoiselles des palais pour préserver leur beauté mais très vite utilisées par le peuple avec des recettes secrètes transmises entres mères et filles pour entretenir un bon état général et une beauté indissociable de la bonne santé. Lors de l’élaboration de la boisson destinée au traitement d’une maladie d’un organe donné on considère toujours l’effet potentiel des ingrédients utilisés sur les autres organes du corps avec une approche générale non partielle où la prise en charge d’une affection spécifique ne doit pas nuire au reste de l’organisme. Ces boissons sont proposées tout au long de la journée et sont consommées par plus de 4 balinais sur 5.

« dagang jamu gendong »

La silhouette de la « dagang jamu gendong » (vendeuse de jamu) portant son panier de bouteilles et proposant ses boissons est attachée à l’île.  Traditionnellement, le jamu est préparé à la maison mais aujourd’hui la majorité de ceux ci est vendue sous forme de poudre en sachet, en capsule ou en  pilule. Plusieurs types de jamu existent et comportent une au moins ou plusieurs des propriétés suivantes :

  • traiter une maladie
  • maintenir une bonne santé
  • soulager la douleur en réduisant l’inflammation
  • restaurer un dysfonctionnement du corps

Ils couvrent pratiquement le spectre de toutes les maladies.

Ainsi menthe, poivron et giroflier assurent la gestion de l’antalgie dans l’arthrose.

Capsaïcine, menthol et eugénol sont des substances contenues dans ces plantes et qui ont fait la preuve de leur efficacité dans les douleurs articulaires mais pour certaines aussi dans les douleurs dentaires qui constituent, on le sait, un référence dans l’échelle des algies sévères. Leur mécanisme d’action différent autorise leur association pour des préparations puissantes. La capsaïcine est reconnue efficace dans le traitement des douleurs de l’arthrose selon les recommandations de l’ACR et de l’EULAR.

Comment ne pas rajouter l’alimentation dans le traitement de l’arthrose à Bali ?

A Bali  manger les racines, c’est d’une certaine manière prévenir de nombreux maux.

Curry de Bali: Base Gede

C’est pour cela que la cuisine balinaise leur fait une aussi large place. Dans la préparation du Base Gede, le curry de l’île qui rentre dans toutes les recettes locales, quatre racines sont utilisées : gingembre, galanga camphré, alpinia galanga et curcuma accompagnés de nombreux autres ingrédients. En voici la recette :

  • 25 échalotes asiatiques ou 2 oignons pelés et hachés
  • 9 gousses d’ail, pelées et hachées
  • 7 grands piments rouges (doux) ou 1 poivron épépiné et haché
  • 5 cm de galanga, pelé et haché
  • 5 cm de galanga camphré, pelé et haché
  • 10cm de curcuma frais, pelés et hachés
  • 1 cuillère à soupe de graines de coriandre (pas de feuilles)
  • 6 « candlenuts »
  • 2 c. à café de pâte de crevettes
  • 1/2 c. à café grains de poivre noir
  • 1/2 c. à café grains de poivre blanc
  • 1 pincée de muscade fraîchement râpée (ou en poudre)
  • 4 cuillères à soupe d’huile de coco (ou huile végétale, pas d’huile d’olive ou de sésame)
  • 1 pincée de cumin
  • 1/4 c. à café graines de sésame
  • 5 cm de gingembre frais
  • petits piments forts (à votre convenance pour une pâte plus ou moins épicée)
  • Piler dans un mortier (ou utiliser un mixeur) tous les ingrédients ci-dessus, sauf l’huile, avec une tasse d’eau. Chauffer l’huile dans le wok ou une casserole à fond épais, ajouter le mélange d’épices et cuire à feu vif, remuez fréquemment, pendant 5 minutes, le mélange jusqu’à ce qu’il prenne une couleur dorée. Laisser refroidir avant de l’utiliser.
  • Pour une conservation plus longue, faire cuire à feu doux pendant 45 minutes. Vous pourrez alors garder la pâte au réfrigérateur pendant 3 semaines.

De grandes quantités de racines sont ainsi ingérées et digérées puis absorbées plus facilement puisqu’elles s’associent à la pipérine contenue dans le poivre.

Confirmation scientifique d’efficacité de la menthe, du poivron et du giroflier.

Trois publication parmi les nombreuses publiées suffiront à prouver les actions antalgiques de ces substances.

  • Un travail thaïlandais (1) portant sur l’arthrose du genou a montré la bonne efficacité sur une période de 1 mois d’un gel de capsaïcine comparé à un gel placébo chez 100 patients atteints d’arthrose douloureuse de stade 2 et 3 de K et L. que ce soit pour le WOMAC ou une EVA douleur.
  • Une étude américaine (2) récente portant aussi sur l’arthrose du genou a montré l’effet antalgique certain d’un gel de menthol contre un gel placebo. Fonction et douleurs liées à la marche et aux changements de position pour s’asseoir et se relever étaient améliorées par le menthol.
  • Une étude vétérinaire française (3) a montré l’efficacité de l’eugénol dans l’amélioration de la fonction des genoux de rats soumis à une arthrose expérimentale. Les auteurs ont montré une diminution de la substance P algogène et une augmentation des endorphines sous l’administration intraveineuse d’eugénol.

Confirmations scientifiques d’efficacité des racines.

Trois publications parmi les nombreuses que l’on peut retrouver permettent de montrer l’efficacité antalgiques de ces racines.

  • Une étude  indienne (4) a mis en évidence l’effet antalgique de Alpinia Galanga sur des souris blanches à régime alimentaire enrichi en extrait alcoolique de galanga et soumises à une agression chimique péritonéale. Le mécanisme d’action est à la fois central et périphérique selon les auteurs.
  • Pour l’équipe belge d’Y.Henrotin (5) la gestion de l’arthrose qui est un véritable défi du siècle exige non seulement le soulagement de la douleur et de la fonction articulaire, mais aussi la préservation de la structure articulaire sans effets secondaires. La curcumine est une molécule hautement pléiotrope avec un excellent profil d’innocuité et des preuves solides d’efficacité dans plusieurs maladies dont l’arthrose. Les auteurs font une mise au point très documentée sur l’effet de curcuma dans l’arthrose. Les bénéfices obtenus sont certains.
  • On rappellera le travail ancien de Altmann (6) dans une étude portant sur près de 250 sujets atteints d’arthrose du genou. Il met en évidence l’efficacité certaine d’extraits de Zingiber officinale et de Alpinia galanga sur les symptômes de l’arthrose évalués par un WOMAC.

Notre avis.

Il faut savoir que le curcuma ou turméric, constituant des curry asiatiques, a été ajouté aux aliments dans ces pays tropicaux car ses vertus anti oxydatives en faisaient un conservateur puissant qui gardait fraicheur, saveur et couleur aux légumes et viandes notamment. En médecine ayurvédique indienne le curcuma est la plante de base de de la gestion de l’inflammation générale. Différentes études ont isolé les curcumines qui sont les substances actives de la racine lui donnant ses propriétés protectrices que l’on retrouve avec le gingérol dans les zingibéracées dont le gingembre mais aussi le galanga. Leur action sur la sphère articulaire est largement démontrée dans différents travaux. Ce seraient notamment des inhibiteurs de la Cox 2 sans avoir les effets secondaires cardiovasculaires des médicaments anti inflammatoires récents revendiquant cette action. Pourquoi donc ne pas suggérer l’utilisation de ces substances naturelles dans la gestion de l’arthrose douloureuse avec des prises régulières en complément alimentaire ou en apport par une cuisine adaptée avec les curry. Il est intéressant aussi de rappeler l’efficacité des topiques à base de menthol ou de capsaïcine dans la prise en charge de la douleur et particulièrement dans l’arthrose des mains plus accessible à cette forme de traitement externe. Si l’on rajoute que des travaux tendent à montrer un effet protecteur des curcumines sur le cancer du colon, le cancer du poumon du fumeur et la maladie d’Alzheimer, on peut tranquillement faire tout « schuss » sur le curcuma mais aussi sur le gingembre et pourquoi pas la capsaïne dans la gestion des arthroses.

 Bibliographie.

1-Kosuwon W, Sirichatiwapee W, Wisanuyotin T, Jeeravipoolvarn P, Laupattarakasem W. Efficacy of symptomatic control of knee osteoarthritis with 0.0125% of capsaicin versus placebo. J Med Assoc Thai. 2010 Oct;93(10):1188-95.
2-Topp R, Brosky JA Jr, Pieschel D. The effect of either topical menthol or a placebo on functioning and knee pain among patients with knee OA. J Geriatr Phys Ther. 2013 Apr-Jun;36(2):92-9.
3-Ferland CE, Beaudry F, Vachon P. Antinociceptive effects of eugenol evaluated in a monoiodoacetate-induced osteoarthritis rat model. Phytother Res. 2012 Sep;26(9):1278-85
4-Acharya SD, Ullal SD, Padiyar S, Rao YD, Upadhyaya K, Pillai D, Raj V. Analgesic effect of extracts of Alpinia galanga rhizome in mice.  Zhong Xi Yi Jie He Xue Bao. 2011 Jan;9(1):100-4.
5-Henrotin Y, Priem F, Mobasheri A. Curcumin: a new paradigm and therapeutic opportunity for the treatment of osteoarthritis: curcumin for osteoarthritis management Springerplus. 2013 Dec;2(1):56. Epub 2013 Feb 18.
6-Altman RD, Marcussen KC. Effects of a ginger extract on knee pain in patients with osteoarthritis. Arthritis Rheum. 2001 Nov;44(11):2531-8.

Vous trouverez du curcuma ou du gingembre dans

 

Vous trouverez capsaïcine, menthol et plus dans