La mesure de la COMP sérique semble corrélée avec la sévérité de l’arthrose.
Une série de travaux récents fait ressurgir des travaux anciens portant sur la valeur diagnostique et pronostique de certaines constantes biologiques mesurées au cours de l’arthrose.
Déjà en 1998 T. Conrozier et al. avec T. Saxne (1) avaient mis en évidence une élévation de la COMP (cartilage oligomeric matrix protein) au cours de l’arthrose de hanche. Les auteurs avaient aussi conclu que cette protéine pouvait être un très bon marqueur de la coxarthrose destructrice rapide.
Une étude indienne récente (2) vient de confirmer le travail franco suédois qui remonte maintenant à 15 ans. Ce travail porte sur 150 patients dont 100 arthroses de genoux et 50 témoins. Une méthode ELISA a été utilisée pour mesurer dans le sérum la COMP, l’ interleukin-1β (IL-1β) et le tumor necrosis factor-α (TNF-α) chez tous les participants. La COMP est notamment corrélée avec l’âge, le BMI et l’ IL-1β. Mais aussi : les auteurs concluent que les taux sériques de COMP peuvent servir de marqueur diagnostique de l’arthrose et ont une valeur pronostique pour déterminer les patients à risque de progression rapide. Ils signalent enfin que la COMP est très élevée au cours des trois premières années d’évolution de l’affection.
Un travail anglais tout aussi récent (3) a été réalisé chez plus de 1000 femmes âgées de 45 à 64 ans. Elles ont toutes eu des radiographies des genoux et une mesure de paramètres biologiques à 10 ans d’intervalle. L’interligne articulaire fémoro-tibial (JSN), le degré d’ostéophytes et le stade radiologique de Kellgren-Lawrence ont ainsi été mesuré et noté à Année 0 et Année 10. Sur le plan biologique la COMP, les agrécanes, le cIAP (cellular inhibitor apoptosis protein), le NTx urinaire (télopeptide N réticulé de collagène type l) ont été mesurée aux mêmes moments. Les résultats ont montré une corrélation positive entre l’âge, le BMI et le stade de radiologique de KL ou celui des ostéophytes. De même la COMP est corrélée avec le degré KL de l’arthrose. Le taux sérique des agrécanes est inversement corrélé avec le JSN. Les auteurs concluent que les agrécanes et la COMP serique circulants contribuent à la caractérisation d’un phénotype spécifique à l’arthrose radiologique évolutive. Ils attribuent un rôle potentiellement protecteur aux agrécanes qui limitent la perte de cartilage mesurée par le JSN. Une COMP élevée est un facteur de risque dans l’évolution radiologique de l’arthrose mesurée par les stades de K/L.
Conclusion
Tous ces travaux confirment années après années l’existence de formes évolutives plus ou moins sévères d’arthrose des membres inférieurs détectables par un bilan biologique. Celui-ci devrait se standardiser quand d’autres facteurs de risques peuvent être individualisés comme l’ obésité ou des antécédents familiaux..