PREVENTION DE L’ARTHROSE. LA GREFFE DE CARTILAGE GAGNE DU TERRAIN : LA HANCHE EST ACCESSIBLE !

 C’est une autre première espagnole*: une greffe de cartilage autologue a été réalisée, il y a quelques semaines, dans une clinique madrilène: la clinique CEMTRO Le patient impliqué est un homme de 34 ans qui a subi deux plaies cartilagineuses de la hanche : une sur  la tête fémorale et l’autre sur le toit du cotyle, explique le docteur Guillén. C’est selon lui une chirurgie longue et difficile puisque qu’il faut luxer la hanche pour traiter cette lésion traumatique mixte. Il faut aussi allier la technique de la  chirurgie conventionnelle avec celle  de l’arthroscopie. En effet, le patient a eu, à la manière de ce que l’on fait pour de telles greffes au genou, un prélèvement de cartilage quelques semaines plus tôt qui a servi à réaliser une culture de chondrocytes. Celle-ci a été réalisée au sein même de l’établissement qui est le seul en Espagne à posséder un tel équipement avec chambre stérile pour culture cellulaire. Un implant de chondrocytes autologues, qu’ils ont nommé ICC, a ainsi été fabriqué selon une technique propre qui assure un maximum de cellules par mm2, un des facteurs de réussite pour ce type de greffe.  Cet implant  membranaire a ensuite été utilisé après arthrotomie (c’est le deuxième temps de la chirurgie qui se déroule quelques semaines après l’arthroscopie) pour combler les trous formés par le traumatisme dans les surfaces cartilagineuses de la tête fémorale et du cotyle

Le Dr Raùl Torres, chirurgien de cette clinique,  précise que cette technique n’était jusqu’alors utilisée que pour les lésions traumatiques du genou et la cheville et qu’il s’agit donc d’une première.

L’utilisation de l’arthroscopie pour récupérer des morceaux de cartilage destinés à la culture de chondrocytes réduit beaucoup les temps de la chirurgie conventionnelle toujours plus douloureuse. Bien entendu ce traitement reste réservé aux sujets jeunes avec des lésions parcellaires siégeant dans un cartilage sain.

Mais ce spécialiste estime que cette greffe autologue de cartilage pourrait s’appliquer à la plupart des lésions fémoro-cotyloïdiennes notamment les déchirures traumatiques ( c’était le cas de ce patient) ou les nécroses parcellaires, les ostéochondrites ou les dysplasies ( ?). Il précise cependant que le niveau d’atteinte du cartilage, la cause de son atteinte et l’âge du patient ainsi que son statut général sont des facteurs à prendre en compte avant de proposer cette chirurgie. Selon lui cette technique reste cependant à réserver aux sujets jeunes dans le but de retarder la mise en place d’une prothèse. Cette dernière reste toujours le traitement de choix chez le sujet agé.

Notre avis.

Une nouvelle localisation est accessible à la greffe autologue dont la technique est bien au point pour le genou et permet de traiter des lésions cartilagineuses très précises pour un maximum de réussite: caractère récent et limité notamment. Les mêmes contraintes s’imposent aussi à la hanche comme à la cheville. On est encore loin de l’utilisation de ce traitement dans l’arthrose qui aujourd’hui est encore une contre-indication dans le choix de cette technique. Par contre cette chirurgie peut s’avérer absolument intéressante dans la prévention de l’arthrose post-traumatique issue des plaies cartilagineuses il n’y avait guère d’autre recours que d’attendre dans la douleur la mise en place d’une prothèse  la plus tardive possible. L’enthousiasme du chirurgien concernant le traitement des dysplasies doit être bien sûr largement modulé, la chirurgie préventive réparatrice des axes mécaniques reste et restera la référence à la hanche comme au genou.

Référence à consulter:
*Le Blog de le chondroprotection (Espagne)
 
Le traitement classique de l’arthrose reste toujours basé sur les exercices physiques adaptés, la perte de poids, les topiques à base de capsaïcine, les antalgiques classiques de type paracétamol à la demande, les anti arthrosiques à action symptomatique lente, les anti inflammatoires naturels ou synthétiques par cure au moment des poussées inflammatoires, les injections locales de cortisone et/ou d’acide hyaluronique selon le patient et bien sûr en fin d’évolution de l’affection (lorsque le traitement médical n’apporte plus les moyens pour vivre normalement dont un périmètre de marche inférieur à 500 mètres sous traitement et un indice de Lequesne supérieur à 13 calculé lui aussi sous traitement) la mise en place d’une prothèse lorsque cela est possible notamment à la hanche, au genou, à l’épaule mais aussi à la cheville où peut se discuter encore pour cette localisation l’arthrodèse.