La viscosupplémentation par l’acide hyaluronique réduit nettement le coût social de la prise en charge de la gonarthrose
Un travail espagnol récent (1) vient de mettre en évidence un effet économique important de la viscosupplémentation qui par son utilisation réduit notablement le côut général du traitement de la gonarthrose, affection invalidante de plus en plus fréquente et onéreuse.
Un pourcentage élevé de patients atteints d’arthrose du genou et traités va finalement avoir besoin d’une prothèse de genou. Les traitements utilisés antérieurement à cette décision chirurgicale, y compris la viscosupplémentation par l’acide hyaluronique, sont destinés à retarder cette opération.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact économique à court, moyen et long terme d’un allongement possible du délai de la mise en place de la prothèse lorsqu’une viscosupplémentation est introduite dans le traitement de la gonarthrose.
A partir des données provenant de patients suivis dans une unité hospitalière espagnole spécialisée dans le traitement de l’arthrose du genou, les auteurs ont construit un modèle expérimental simulant à travers des événements multiples la progression thérapeutique du patient moyen atteint de gonarthrose avec ses changements de statut de santé et ses retentissements sur le système social. Ce modèle a permis le calcul du nombre de prothèses y compris leur remplacement effectué chaque année sur la base de 1000 patients/années selon l’utilisation ou non de la viscosupplémentation.
L’analyse de l’impact budgétaire a été évaluée sur 10 ans en additionnant le coût de chaque traitement utilisé. Ce sont 224 candidats patients destinés à recevoir une prothèse de genou qui ont été inclus.
- L’utilisation de la viscosupplémentation a retardé la mise en place de la prothèse de genou de 2,67 années ce qui semble vouloir dire que ce traitement conduit par son impact budgétaire à de nettes économies pour la décennie étudiée.
- Le gain financier est d’ailleurs beaucoup plus important dans les premières années de cette période de 10 ans.
- En effet la somme des économies serait de 36 millions d’euros au cours des trois premières années.
L’étude conclut que l’utilisation de la viscosupplémentation diminue le coût financier de la prise en charge de l’arthrose du genou par les organismes de la santé car elle retarde le recours à la chirurgie.
Notre avis.
Alors que doit se décider dans les jours ou semaines à venir le maintien ou non du remboursement de la viscosupplémentation par l’Assurance Maladie, voici une nouvelle étude à mettre dans le dossier que doivent analyser les commissions nommées pour prendre les décisions.
La méta analyse de A.W. Rutjes (2) publiée en août 2012 d’ailleurs contredite le même mois par S. Colen (3) a fait un mal énorme et injuste à la viscosupplémentation qui loin d’être inefficace, dangereuse et donc inutile se trouve au contraire efficace, sans risque entre des mains expertes et en plus capable d’entrainer des économies substantielles dans les traitements de la gonarthrose.
L’utilité de ce traitement se confirmera certainement et de façon identique pour les autres localisations d’arthrose comme la hanche et la cheville dès lors que les indications seront mieux précisées et les injections plus facilement réalisées notamment grâce à la multiplication de l’utilisation des échographes. La commercialisation de viscosuppléments de 2° génération de plus en plus adaptés aux différentes articulations va aussi dans ce sens.
Enfin le mise en évidence d’effets pharmacologiques de plus en plus nombreux renforce la nécessité du maintien de ce traitement dans l’arsenal thérapeutique de l’arthrose. Le magasin ne comporte malheureusement pas beaucoup d’armes aujourd’hui.
A moins que les autorités de santé ne décident que finalement la prothèse avec ses succès, son coût mais aussi ses risques et leurs conséquences financières, reste le seul traitement de l’arthrose des membres après l’inefficacité constatée des antalgiques restants associés ou non selon les cas aux anti-inflammatoires problématiques.
2 commentaires
Claude BRAUN a écrit:
27 avr 2014
Bonjour, vous serait-il possible de me faire voir sur une radio ou un schema, l’endroit exact souhaitable d’injection du synvisc dans la hanche. J’ai eu une infiltration débouchant sur la tête du fémur, une autre sur le col (injection foraminale)La 2° était plutôt destinée à m’injecter un calmant dans le foramen et le synvisc a été rajouté dans la foulée, mais d’après le peu que je comprends, pas au bon endroit. Merci pour vos éclaircissements. Cordialement C. Braun
medecin42140 a écrit:
21 mai 2014
Vous avez dans le site une série de vidéos qui vous montrent quelques exemples de viscosupplémentation dans diverses articulations. Vous pouvez les regarder. Attention la mise en mémoire tampon est un peu longue.
vous avez un accès direct aux videos dans la colonne de droite que vous aurez deroulé. Cordialement.