Après 55 ans, la fréquence de l’arthrose est plus élevée chez la femme. Toutes les origines semblent en être également atteintes. On notera toutefois que l’incidence de l’arthrose est plus élevée dans la population japonaise.

Une nouvelle étude japonaise (*) vient de montrer que la viscosupplémentation est aussi efficace et moins dangereuse que les anti-inflammatoires dans la prise en charge du traitement de la gonarthrose.

L’étude

Alors que bon nombre des traitements conservateurs couramment utilisés pour l’arthrose du genou sont reconnus comme efficaces, on recherche encore le meilleur moyen de les utiliser dans un programme thérapeutique à proposer. Parmi les moyens pharmacologiques , l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par voie orale est proposée car l’action est rapide et manifeste.  Cependant on connait bien désormais les effets indésirables fréquents et graves de cette classe thérapeutique qui limitent donc sont utilisation.

Les injections intra-articulaires d’acide hyaluronique (IA-HA) dans le traitement de l’arthrose du genou ont aussi été montrées comme efficaces pour réduire la douleur et améliorer la fonction articulaire.

Peu d études de comparatives directes évaluant l’efficacité et la sécurité de ces deux traitements ont été rélaisées dans cette pathologie. C’est le but de l’étude réalisée par les auteurs dont les résultats sont proposés ci-dessous.

C’est une étude de non-infériorité, multicentrique, randomisée et ouverte, comparant un AINS oral aux injections d’acide hyaluronique.  Elle comprend 200 patients atteints de gonarthrose. La répartition dans les 2 groupes a été  générée grâce à un programme informatique de randomisation plaçant les patients de façon alléatoire soit dans le groupe AINS  trois comprimés par jour pendant cinq semaines (n = 100) soit dans le groupe IA-HA une fois par semaine pendant cinq semaines (n = 100). Le critère principal de l’étude est la variation en pourcentage d’un indice algo-fonctionnel japonais destiné à la gonarthrose : le JKOM, un indice s »apparentant  à celui de Lequesne ou au WOMAC des pays occidentaux.  Par ailleurs  tous les patients ont été interrogés sur l’ensemble des effets indésirables rencontrés  au cours du traitement. Results

L’analyse du critère principal d’évaluation a porté finalement sur 98 patients dans le groupe IA-HA et 86 patients dans le groupe AINS. Le pourcentage de variation du  JKOM entre J0 et la fin de la semaine 5 a été de  34,7 % (P < 0,001) pour le groupe IA-HA  et de 32,2 % (P < 0,001)) pour le groupe AINS avec une différence de  -2,5 % (intervalle de confiance 95 % (IC): -14,0 à 9.1) ce qui indique que le résultat  du traitement IA-HA n’est  pas inférieur à celui d’un AINS. La fréquence des événements indésirables dans le groupe IA-HA ainsi que les arrêts en cours d’étude étaient sensiblement inférieurs à ceux observés dans le groupe AINS (P = 0, 026 et 0,004, respectivement).

Conclusions

Dans la gonarthrose :

  • L’efficacité de l’acide hyaluronique s’est montrée rapide  sans être inférieure à celle des AINS.
  • La sécurité d’emploi  de l’acide hyaluronique  s’est montrée supérieure à celle des AINS 

Bibliographie

* Ishijima M, Nakamura T, Shimizu K, Hayashi K, Kikuchi H, Soen S, Omori G, Yamashita T, Uchio Y, Chiba J, Ideno Y, Kubota M, Kurosawa H, Kaneko K; for the Research Group of Cartilage Metabolism. Intra-articular hyaluronic acid injection versus oral non-steroidal anti-inflammatory drug for the treatment of knee osteoarthritis: a multi-center, randomized, open-label, non-inferiority trial. Arthritis Res Ther. 2014 Jan 21;16(1)