La viscosupplémentation à l’acide hyaluronique : ça marche aussi dans l’arthrose de cheville.
Une nouvelle publication présentant une étude faite par une équipe de Bordeaux vient confirmer les résultats d’une méta analyse récente réalisée par KV Chang de Taïpeh en mai 2013.
Les auteurs chinois de Taïpeh (1)
avaient récolté les résultats des travaux effectués et concernant la viscosupplémentation de la cheville entre janvier 1995 et juin 2012. Cela leur avait permis de regrouper 354 patients à travers 9 études utilisables. Ils avaient conclu que la viscosupplémentation était largement supérieure aux autres traitement médicaux classiques et de toute manière beaucoup plus efficace qu’une injection placébo. Pour eux, seule comptait la quantité d’acide hyaluronique injecté indépendamment de son poids moléculaire. Les effets secondaires tels que l’intensité des douleurs post injection, lorsqu’ils existaient, étaient proportionnels au volume injecté. De même les acides hyaluroniques à très haut poids moléculaire étaient ceux qui déterminaient le plus d’effet secondaire post-injection.Ils concluaient que l’ administration intra-articulaire d’acide hyaluronique pouvait réduire considérablement la douleur dans une cheville arthrosique avec un effet statistiquement supérieur aux traitements de référence.
Nous retenons que le volume injecté comme la quantité d’acide hyaluronique utilisé influence le résultat : ceci va dans le sens de l’utilisation des viscosuppléments de 2° génération comme Happycross qui correspond exactement aux recommandations des auteurs : volume calculé, concentration optimale pour introduire une quantité suffisante d’acide hyaluronique de poids moléculaire moyen (réseau interpénétré de chaines de 1.000.000 et 3.000.000 de daltons partiellement réticulées). S’y rajoute la présence en quantité importante de mannitol qui réduit le risque de poussée douloureuse inflammatoire après l’injection en garantissant en outre une meilleure residence intra articualaire dans le temps.
L’équipe de Bordeaux (2)
présente une étude portant sur 18 patients (26 chevilles) avec un âge moyen de 60 ans souffrant d’arthrose de la cheville. Sept d’entre eux ont reçu plusieurs séries de viscosupplémentation. Ils ont reçu de l’acide hyaluronique par série de trois injections effectuées sous fluoroscopie. L’évaluation a été faite après 4 et 12 mois, puis tous les ans avec le score AOFAS (American Orthopaedic Foot and Ankle Society). La satisfaction des patients a également été évaluée.
Le score moyen basal de 61.8±15 a été amélioré et est passé à 74.4±14.5 puis 73.7±16.6 après respectivement le 4° et le 12° mois. Le suivi moyen a été de 45,5 mois et 73 % des patients se sont déclarés satisfaits ou très satisfaits. Il n’y a aucun effet indésirable ou intolérance. Chez les patients qui ont reçu plusieurs séries d’injections, le délai moyen entre les gestes était de 27,8 mois (de 15 à 43 mois). Cinq patients ont décidé d’être opéré malgré un suivi moyen de 27 mois d’une viscosupplémentation jugée efficace.
Les auteurs concluent la viscosupplémentation a un effet positif significatif (P < 0,05) chez les patients souffrant d’arthrose de la cheville avec un protocole de trois-injection répétées tous les deux ans en moyenne. Ni l’étiologie, ni la gravité de l’arthrose ne sont prédictives de la réponse. Mais la fluoroscopie avec injection guidée est essentielle pour ces injections.
Notre avis
C’est une nouvelle étude largement positive confirmant l’effet bénéfique de l’acide hyaluronique dans l’arthrose. Il s’agit là en outre d’une arthrose pour laquelle nous avons peu de traitement tant elle est particulière, d’évolution sévère et souvent capricieuse, résistant généralement à la plupart des traitements classiques et n’ayant pas sur le plan chirurgical de solution bien convaincante (à la différence de la hanche et du genou) en dehors de l’arthrodèse. Tout indique, là encore, que l’apparition des nouveaux viscosuppléments de 2° génération comme Happycross dans l’arsenal thérapeutique qu’offre l’acide hyaluronique, va permettre d’améliorer encore les résultats obtenus en réduisant le nombre des gestes dans le temps.
Il se confirme que le résultat est largement dépendant de la façon d’injecter, ces auteurs recommandant à leur tour l’utilisation de moyens appropriés pour guider le positionnement de l’aiguille dans l’articulation.