Une nouvelle étude japonaise (*) vient de montrer que la viscosupplémentation est aussi efficace et moins dangereuse que les anti-inflammatoires dans la prise en charge du traitement de la gonarthrose.
L’étude
Alors que bon nombre des traitements conservateurs couramment utilisés pour l’arthrose du genou sont reconnus comme efficaces, on recherche encore le meilleur moyen de les utiliser dans un programme thérapeutique à proposer. Parmi les moyens pharmacologiques , l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par voie orale est proposée car l’action est rapide et manifeste. Cependant on connait bien désormais les effets indésirables fréquents et graves de cette classe thérapeutique qui limitent donc sont utilisation.
Les injections intra-articulaires d’acide hyaluronique (IA-HA) dans le traitement de l’arthrose du genou ont aussi été montrées comme efficaces pour réduire la douleur et améliorer la fonction articulaire.
Peu d études de comparatives directes évaluant l’efficacité et la sécurité de ces deux traitements ont été rélaisées dans cette pathologie. C’est le but de l’étude réalisée par les auteurs dont les résultats sont proposés ci-dessous.
C’est une étude de non-infériorité, multicentrique, randomisée et ouverte, comparant un AINS oral aux injections d’acide hyaluronique. Elle comprend 200 patients atteints de gonarthrose. La répartition dans les 2 groupes a été générée grâce à un programme informatique de randomisation plaçant les patients de façon alléatoire soit dans le groupe AINS trois comprimés par jour pendant cinq semaines (n = 100) soit dans le groupe IA-HA une fois par semaine pendant cinq semaines (n = 100). Le critère principal de l’étude est la variation en pourcentage d’un indice algo-fonctionnel japonais destiné à la gonarthrose : le JKOM, un indice s »apparentant à celui de Lequesne ou au WOMAC des pays occidentaux. Par ailleurs tous les patients ont été interrogés sur l’ensemble des effets indésirables rencontrés au cours du traitement. Results
L’analyse du critère principal d’évaluation a porté finalement sur 98 patients dans le groupe IA-HA et 86 patients dans le groupe AINS. Le pourcentage de variation du JKOM entre J0 et la fin de la semaine 5 a été de 34,7 % (P < 0,001) pour le groupe IA-HA et de 32,2 % (P < 0,001)) pour le groupe AINS avec une différence de -2,5 % (intervalle de confiance 95 % (IC): -14,0 à 9.1) ce qui indique que le résultat du traitement IA-HA n’est pas inférieur à celui d’un AINS. La fréquence des événements indésirables dans le groupe IA-HA ainsi que les arrêts en cours d’étude étaient sensiblement inférieurs à ceux observés dans le groupe AINS (P = 0, 026 et 0,004, respectivement).
Conclusions
Dans la gonarthrose :
- L’efficacité de l’acide hyaluronique s’est montrée rapide sans être inférieure à celle des AINS.
- La sécurité d’emploi de l’acide hyaluronique s’est montrée supérieure à celle des AINS