Chapitre 23 – Mais que fait Etienne Saint ces derniers temps?
Etienne était revenu en France le 1’ juillet en provenance d’Angleterre après un tour du monde terminé par un voyage maritime sur le Queen Mary entre New-york et Southampton.
Il avait passé 4 mois sans la moindre douleur que ce soit au niveau des genoux ou des épaules malgré les marches journalières, les excursions, le vélo, la moto, les cars, les 4×4 et les bateaux. Il avait porté sans problème les petites valises tout au long de ce merveilleux périple. Il n’avait cessé de louer et remercier son ami le Docteur Gérard Manfaimieux qui avait réalisé les viscosupplémentations des genoux avec en dernier lieu cet essai avec Happyvisc dont il avait d ‘ailleurs oublié de satisfaire aux nombreuses visites qui suivaient les injections puisqu’il était parti sur un coup de tête après la finale de la coupe de la Ligue au stade de France. Il avait bien envoyé quelques nouvelles à son rhumatologue pour lui dire qu’il n’était pas mort mais au contraire heureux comme tout.
Il s’était fait une joie de retourner voir le praticien avait pris rendez-vous dès son retour à domicile.
Il avait ainsi pu découvrir que n’ayant pas répondu aux différentes visites, il avait été considéré comme perdu de vu et avait donc occasionné quelques soucis administratifs à son « sauveur » qui l’avait d’ailleurs reçu assez froidement. Comme d’autre part il allait fort bien hormis cette petite douleur de l’épaule désormais largement supportable, il était reparti sans traitement avec pour seul conseil de faire une échographie en cas de rechute douloureuse sévère .
Dans la semaine qui avait suivi son retour, il avait attrapé une mauvaise fièvre, tenace, ondulante, avec une transpiration vespérale et nocturne très gênante d’autant que ses muscles et tendons étaient constamment douloureux. Il avait perdu l’appétit et se trainait dans la journée, totalement incapable de se rendre au stade proche de chez lui pour reprendre contact avec les jeunes footballeurs qui n’avaient pas compris son départ en Avril. Il avait consulté son médecin généraliste qui n’y comprenant rien l’avait fait hospitaliser en médecine interne à l’Hôpital Pasteur. Il y était resté 5 semaines ayant subi tous les examens possibles sans que l’on sache vraiment ce qu’il avait. Les médecins avaient finalement conclu à un forme de fièvre de Malte, même si comme il l’avait dit plusieurs fois, il n’était jamais allé dans ce pays. De guerre lasse on lui avait ensuite parlé de mélitococcie, nom très barbare pour dire la même chose, avait-il compris. Toujours est-il qu’il avait eu 3 semaines d’antibiotiques en perfusion, avait eu des anticoagulants en raison d’une phlébite, une coloscopie en raison d’une diarrhée tenace, une ponction du genou en raison d’une crise de goutte dont il avait fait rapidement le diagnostic, un myélogramme car on craignait une leucémie. Il avait été finalement lâché de l’hôpital pour se rendre pendant un mois et demi en maison de convalescence au grand air ce qui lui avait fait le plus grand bien. Il était rentré à son domicile il y a 10 jours tout heureux de retrouver pantoufles et confort familial.
Au cours de ses différents séjours il avait parlé de son épaule sans que beaucoup d’oreilles ne s’ouvrent mais à la maison de repos il avait bénéficié de quelques séances de massage et de rééducation qui lui avait au moins appris à se servir mieux de son bras en tenant compte de son petit handicap. On lui avait dit de ne pas lever ceux-ci au-dessus du niveau de ses yeux pour ne pas coincer la coiffe dans le défilé. Il n’avait pas trouvé cela sur internet et ce serait sa prochaine demande quand il retournerait chez le Dr Manfaimieux. En attendant on lui avait quand même conseillé de faire l’échographie de cette articulation, un traitement par acide hyaluronique pouvant être fait selon l’état de cette fameuse coiffe qui n’avait rien de bretonne, comme il se plaisait à le dire dès que les douleurs revenaient.
Il était donc retourné voir son ami radiologue qu’il avait laissé tomber à Paris le lendemain de ce fameux match qui avait bouleversé sa vie. Il avait pris rendez-vous Lundi dernier à 9 heures et n’en était ressorti que vers 13 heures pour aller manger au restaurant sur l’avenue avec le praticien qui l’avait invité tant il était curieux de savoir tout ce qu’avait vu et vécu Etienne. Il ne serait pas étonnant d’ailleurs que sous peu le radiologue ne prenne une année « sabbatique ». Il avaient encore parlé pendant et après le repas jusqu’à près de 16 heures et notre héros était finalement rentré à la maison avec un examen rassurant confirmant une petite lésion tendineuse mais surtout une arthrose débutante que le radiologue avait qualifié de centrée : une bonne indication d’acide hyaluronique, avait-il , lui aussi, suggéré.
C’est ainsi qu’il était retourné mardi prendre rendez-vous avec le rhumatologue, toujours aussi bien reçu par Catherine, la secrétaire, à qui il vouait une considération sans limite tant il lui paraissait qu’elle faisait tout pour lui être agréable. Elle lui avait ainsi donné rendez-vous le lundi 30 septembre, jour de reprise de son « patron » parti faire un voyage scientifique en Asie du Sud-Est. Il avait eu le temps de lui parler un peu, regrettant les faux-pas du mois d’avril après l’essai d’ Happyvisc dans le genou, suggérant de venir avec une ampoule d’acide hyaluronique à la prochaine visite mais vite freiné par l’assistante du médecin qui ne pouvait se permettre de faire une ordonnance.
Comme Etienne apprend que son rhumatologue dispose de tous le différents visosuppléments en échantillon, il n’a pas lieu de se faire du soucis et repart ainsi tranquillement.