Site incontournable de l’arthrose et de ses traitements naturels comme l’acide hyaluronique, Hyaluronique-Arthrose se doit d’annoncer cet événement annuel. En prélude à ce jour, un congrès européen de l’EFIC s’est d’ailleurs tenu du 9 au 12 de ce mois à Florence en Italie.
Le problème de la douleur est d’importance. Selon l’IASP et l’EFIC, une personne sur cinq souffre de douleurs chroniques modérées à fortes. En plus, la douleur rend une personne sur trois incapable ou difficilement capable de mener une vie indépendante. Mais aussi, une personne sur quatre rapporte que la douleur perturbe ou détruit ses relations avec sa famille et ses amis. C’est dire le retentissement de ce symptôme sur le quotidien.
L’arthrose, affection douloureuse qui détruit le mouvement, n’épargne pas ses malades : on le sait. Nombre d’arthroses mal prises en charge ont en moyenne des douleurs qui se situent entre 4 et 6 sur une EVA douleur allant de 0 à 10 cm. Et même: la prise en charge classique de l’affection par les antalgiques, les anti arthrosiques à action symptomatique lente, les anti inflammatoires par cures courtes et les infiltrations diverses ne réduisent généralement que de 50 à 60% l’intensité des douleurs laissant donc un fond douloureux que l’on dit « supportable ». C’est le cas par exemple du paracétamol qui fait passer une douleur EVA de 6 cm à environ 3 cm. entre 45 à 120 minutes après la prise de 1 gramme de la substance. La douleur est passée de difficilement tolérable à facilement tolérable mais persiste et peut agacer selon les « moments ». Aucun des médicaments antalgiques courants de groupe 1 ou 2 ne réduit totalement la douleur : à cet effet il n’est pas nécessaire de multiplier les prises ou les doses au risque d’effets indésirables graves sans aucune amélioration supplémentaire de la douleur. C’est l’intérêt des associations de molécules qui se complètent dans leurs actions pour une efficacité augmentée. C’est le cas des antalgiques de groupe 2 associant paracétamol à tramadol ou codéine. C’est l’intérêt des anti arthrosiques antalgiques parfaitement tolérés qui complètent généralement le traitement de l’arthrose.
La douleur chronique est d’autant plus perçue que le patient est plus âgé. C’est dire alors toute l’importance qu’elle prend dans l’arthrose dont on sait qu’elle est en étroite corrélation avec l’augmentation du nombre des décennies. Son absence de prise en charge efficace est source d’auto entretien menant vers la dépression, elle-même source d’augmentation de son intensité et de désocialisation accélérée.
Le coût socio-économique de la douleur devenue chronique et mal gérée devient alors extrêmement élevé avec l’ impact qu’elle a sur une qualité de vie détériorée et le recours aux aides sociales qu’elle induit.
Il est donc extrêmement important d’assurer une antalgie suffisante dans l’arthrose pour permettre au patient de mener une vie quasi normale. D’où l’intérêt des traitements multiples conservateurs, chondroprotecteurs, structuro modulateurs comme les anti arthrosiques qui devraient d’ailleurs conserver ce terme qui leur convient parfaitement ou les viscosuppléments dont est de plus en plus certains qu’ils modifient favorablement le cours naturel péjoratif de l’affection.
La suppression envisagée (elle n’est plus dans les cartons, elle attend quelques signatures, un moment propice et une certitude dans sa légalité après le « couac » de l’été sur Piasclédine) de leur remboursement, même s’il est à ce jour très minime: 15%, entrainera (c’est une certitude) une augmentation significative et importante de consommation des antalgiques comme le paracétamol (non dénué, selon les travaux récents, d’effets secondaires cardio-vasculaires ou digestifs sérieux, sans beaucoup d’effet (« effect size »: 0,19 environ) dans l’arthrose, le tramadol de plus en plus accusé d’effets morphinomimétiques (c’est d’ailleurs un dérivé alcaloïde que l’on vient de trouver à l’état naturel avec d’autres composés du même groupe chimique dans un arbre tropical : le pêcher d’Afrique), d’accidents sérieux de sevrage (fréquents après seulement quelques semaines de traitement à but antalgique) ou la codéïne, alcaloïde lui aussi non dénuée d’effets secondaires cardio-respiratoires notamment et de risques de dépendance. Il en sera de même avec les anti inflammatoires et leurs risques cardiovasculaires, rénaux et digestifs.
La même procédure est en cours avec les acides hyaluroniques: la CNEDiMTS a déjà donné son avis défavorable à la poursuite du remboursement forfaitaire.
Ainsi très directement avec ces prochaines mesures, si elles sont validées, le nombre de mise en place des prothèses augmentera de façon absolument certaine avec, en corollaire, l’élévation naturelle des échecs par descellement, infection ou intolérance malgré le professionnalisme remarquable des chirurgiens orthopédistes . On en connait à l’avance le coût social impressionnant avec le nombre de lits hospitaliers ou institutionnels pour leur traitement. Il dépassera de loin celui de la prise en charge actuelle de l’arthrose probablement jugée « coûteuse » et inutile: d’ailleurs très injustement (elle ne peut pas en tous les cas être accusée d’effets secondaires graves!).
La balle est dans le camp de nos décideurs politiques car le monde de la santé, celui qui prend en charge la maladie arthrosique, est pour ce qui le concerne bien persuadé de l’intérêt et de l’efficacité des traitements qui sont instaurés actuellement dans notre pays. Ce dernier montre dans la prise en charge de cette affection une spécificité remarquable qui est convoitée par nos voisins.
Parlez de tout cela autour de vous. La mobilisation du monde médical sera probablement insuffisante pour enrayer le processus en cours. La mobilisation des citoyens a généralement beaucoup plus de poids.
En marge de cet article et pour le confirmer, nous vous conseillons de prendre connaissance de la conférence de presse réalisée le 9 octobre 2013 par le Dr Laurent Grange, rhumatologue, président de l’AFLAR. Il a présenté les résultats d’une grande enquête nationale sur l’arthrose.
Dix millions de patients attendent une meilleure prise en charge de cette affection
quand les décideurs pensent, selon lui,
« qu’ il n’y a rien à faire contre l’arthrose, parce qu’ils l’associent à la fatalité du vieillissement ».
Conférence de presse du Docteur Laurent Grange
1 commentaire
Patrice1965 a écrit:
24 oct 2013
Merci pour cet article. Je fais partie des 35% ayant commencé à avoir de l’arthrose avant 40 ans… C’est un article de Top Santé qui m’a fait réaliser que nous n’étions pas une minorité. L’article reprend également les chiffres de l’étude sur l’arthrose relayés pendant la conférence de presse dont vous parlez. Je vous joins le lien, c’est assez intéressant : http://www.topsante.com/medecine/rhumatismes/arthrose/vivre-avec/arthrose-un-patient-sur-3-a-moins-de-40-ans-46801